• Depuis ce matin, j'ai entamé la phase 2 de la grossesse.

    Celle où tes vertiges commencent à disparaître.

    Génial!

    Mais pas les nausées.

    Dommage.

    Au profit d'une émotivité surnaturelle.

    Moche.

    Qui te donne le sentiment que sur ton front "Attention femme enceinte" clignote de partout.

    Ou comment tu t'énerves pour trois fois rien.

    Ou comment tu te mets à chialer pour moins que trois fois rien.

    Et où les gens te regardent en fronçant les sourcils (ça, c'est au moment où ça clignote).

    Bref.

    J'attends toujours le moment où ma libido sera incontrôlable.

    Parce que pour le moment, on ne va pas se mentir, je me sens plutôt merdique de ce point de vue-là.

    Mais l'homme est à huit mille bornes (si tu as suivi), donc pour l'instant, l'honneur est sauf.

     


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  • Déjà qu'après une semaine d'arrêt maladie, je m'attendais à passer pour la glandeuse de service (dans mon métier, celui qui part à 18h, ne travaille pas le weekend, et pose toutes ses vacances EST un glandeur, alors celui qui tombe malade, je ne te raconte même pas). 

    Mais réaliser le jour de ma reprise que ça ne va pas DU TOUT être possible, ça craint.

    En même temps, se lever et découvrir que l'on a entre les jambes un truc qui ressemble à des règles, alors que depuis ta naissance, on t'explique qu'une femme enceinte NE PEUT PAS avoir ses règles, ça te fait oublier toutes les bienséances de la terre.

    Tu flippes ta race. 

    Tu te jettes sur Internet.

    Grosse, grosse erreur. A les croire tu es en train de crever d'une maladie orpheline doublée d'un lupus.  

    Alors tu appelles les urgences pour savoir si c'est VRAIMENT grave. 
    Et là, la meuf de l'accueil te dit: "Oui". 

    Bon. 

    Evidemment, c'est la semaine où ton mec s'est barré au Canada pour une semaine.
    HUIT MILLE BORNES!! 

    Alors tu prends tes cliques, tes claques, tu t'habilles comme un sac et pas du tout en phase avec la météo (il pleut et ça caille? pas grave, tu as tellement la trouille qu'il fait CHAUD). Et tu fonces à l'hôpital. 

    Là on te prend tout de suite. Et tu ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle. 

    L'infirmière te regarde d'un air grave, te remonte la manche et te palpe la veine avec une mine plombée. Elle te tend un pot dans lequel il va falloir que tu pisses. "Trois gouttes minimum". Ah. 

    Ensuite on te fait poireauter. Une heure. Le temps de prévenir ton boss que tu es aux urgences (c'est vrai, c'est dramatique), et te forger un alibi (vu qu'il ne sait pas encore que tu es enceinte et que bon, en plus d'être glandeuse tu ne vas pas être heureuse, c'est indécent). 

    Une autre infirmière passe te chercher et te demande de t'installer sur le siège de torture. Le truc où tu dois t'allonger à poils et les jambes en l'air devant une inconnue de 20 ans. 

    Tu expliques ton cas. Elle fait la moue.

    Elle commence les hostilités par un écarteur et une observation pointue de ton vagin.

    "Il est magnifique". Ah. Cool. 

    Puis elle enfile un gant et te l'enfonce jusqu'au nombril pour un toucher vaginal transcendant. 

    "C'est parfait". Bon. Cool.

    Enfin, elle te dit la phrase qui va changer toute ta vie: "On va faire une échographie par le bas, c'est mieux". Ah. 

    Ah ah ah. 

    Tu la vois qui sort une sonde d'au moins 50 cm (dans ta tête, ça fait 50 cm) de long, 1 ou 2 cm de large, le bout arrondi. Mmmm. 

    Ca vibre? 

    Elle chausse la sonde d'un préservatif et le tartine de lubrifiant. 

    Euh. 
    Elle fait quoi la dame? 

    Jusqu'à ce jour, le seul truc avec un préservatif qui est rentré dans ton corps par un trou ou un autre était fait pour te faire du bien. 
    OR tu sens qu'aujourd'hui, ça va être différent. 

    Exact. 

    Et à peine tu as eu le temps de te demander par quel trou cette chose va rentrer que l'interne te l'a déjà fourré dans ton vagin magnifique avant de te la jouer "toupie" en la tournant dans tous les sens.

    A ce stade de ta journée, non seulement tu as l'impression d'être un méchoui, mais ta dignité n'est plus qu'un lointain souvenir. A côté, ta perte sanguine, c'est du pipi de chat.

    Bref. 

    Tu es obsédée à l'idée d'avoir mal donc tu surveilles les gestes de l'interne en te demandant combien de fois elle a déjà fait ça dans sa vie, alors que le SEUL TRUC QUI COMPTE est sur le moniteur. 

    Parce que la fille s'exclame: "Regardez comme il est beau ce bébé!". 

    Hein? Quoi? Qui? 

    Crise cardiaque. 

    Tu lèves les yeux. Tu vois bien un machin qui a l'air de flotter dans une bulle. 

    "Il est où?". 

    Pauvre fille. 

    Elle te montre le têtard. 

    "Tenez, la tête, elle est là!"

    Resurrection. 

    - Euh, ah. Mais et les jambes?

    - Il n'y en a pas.

    Crise cardiaque. 

    "C'est normal, elles ne sont pas encore formées, il est trop petit".

    Resurrection. 

    "On va écouter son petit coeur pour voir si tout va bien".

    Crise cardiaque. 

    Boum-boum. Boum-boum. Ca a l'air régulier. Rapide, mais régulier. 

    Resurrection. 

    Tout va bien. 
    Tu te rhabilles. 
    Et tu appelles le papa. Il est 4h du mat' là bas. 

    Tant pis pour lui. 

    Et tu n'en peux plus de lui raconter à quel point c'était de la balle, cette écho. 


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  • Tu n'as même pas le temps de réaliser que tu es enceinte (si ce n'est au travers de tes boyaux qui s'inversent et de tes seins qui hurlent), qu'il faut déjà te comporter en mère. Et en bonne, si possible. 

    Surtout qu'autour de toi, les gens (des parisiens, habitués à une vie de tarés à courir partout sans foi ni loi) profitent de ton bonheur indécent pour te donner un coup de pelle dans le dos. 

    A peine tu leur as annoncé, tout sourire (dépassant le besoin ultime de serrer les dents pour ne pas étaler ton petit dej sous leurs yeux) que tu attendais un heureux évènement qu'ils se sentent obligés de te demander: 

    "Mais pour la crèche, tu t'es renseignée???". 

    Euh. 

    Non. 

    Alors en prochaine bonne mère (mais aussi parce que tu flippes à l'idée de devoir finir mère au foyer contre ton gré faute de place), tu prends ton annuaire et tu appelles. 

    Surtout que tu profites de cette naissance pour déménager. Passer de la ville au trou duc du monde à la campagne. Donc tu appelles loin, un monde doublement inconnu. 

    1ère crèche. A 5 kilomètres de ton prochain chez toi. La dame t'explique que hélas, triple hélas, tu ne dépends pas de sa communauté de communes (hein? c'est quoi?) et que tu n'es donc pas prioritaire (en vrai elle te dit que tu n'as aucune chance). Sale raciste. T'as du bol qu'il n'y ait pas d'autres villes où faire mes courses, sinon je mettrais un veto économique à ta communauté de communes, pauvre conne. Bref. Bonne mère, on a dit. "Oh quel dommage, mais je comprends, bonne journée malgré tout".

    La seule option, c'est l'assistante maternelle à domicile. Je n'avais pas vraiment prévu ça comme ça. Les boules. Ca commence mal. Vu que mon bureau sera chez moi, je m'imagine déjà à l'étage à tendre l'oreille au moindre frémissement de hurlement de bébé avec l'ass mat au cul. Les boules, vraiment. 

    2ème crèche. Changement de département (au point où on en est). La dame (y a des mecs dans ces boulots?) me répond et - oh miracle - me dit que c'est "premier arrivé premier servi". J'espère bien qu'à 7 semaines de grossesse je suis la première à m'inscrire pour avril 2015! Hin hin hin. Sauf qu'elle ne peut pas me répondre, et la Directrice n'est pas là. Demain. Elle prend mes coordonnées et promet de me rappeler. 

    Rien que de savoir que la Directrice va me rappeler, je me sens toute petite. Et comme une grosse nulle qui va se faire gronder.

    Ca promet. 

     


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  • Deux articles et déjà un manque de régularité flagrant. Désolée j'étais occupée à vomir partout.

    En trois semaines j'ai vécu de grands moments. 

    - la première prise de sang, celle qui confirme que tes règles ne se sont pas arrêtées sans raison. Celle où tu te dis que la pression sociale peut être sacrément forte. La femme de l'accueil me demande si je suis mariée, je réponds non et la voilà qui siffle entre ses dents "bin voyons". Bon. Ce n'est que le début. L'infirmière qui vient te percer la veine - et qui ne te connaît ni d'Eve ni d'Adam - lit l'ordonnance et s'exclame "Mais vous êtes enceinte, quelle bonne nouvelle!". Ou comment la femme qui souhaite avorter doit être forte. 

    - les nausées, les vertiges, les maux de ventre (ou ton mec qui te dit "j'ai regardé sur Internet, ça veut dire que ton utérus pousse"... ouais merci, Chéri, si nous pouvions rester encore un peu dans le glamour et la sensualité avant de parler de choses trop trash ça serait bien aussi...).

    - et les seins qui font mal. Jusqu'à maintenant tu les haïssais parce que tu les trouvais trop petits. Aujourd'hui ils se rappellent à toi (petits mais costauds) et te feraient hurler de douleur. A ce niveau tu te dis que ça serait bien que ça serve à quelque chose et qu'ils deviennent GROS. Ou comment ton mec, qui t'a toujours dit que tes petits seins étaient mignons, se met à avoir les yeux qui brillent à l'idée qu'il y en aura encore plus. Mouais. 

    - l'annonce à la famille. Les enfants de Monsieur qui veulent bien mais sous condition (ok si c'est une fille, ok si elle ne naît pas le même jour que Bidule, ok si elle ne pleure pas... euh, on vous a dit que le sujet était clos?); la maman des enfants qui pète un câble ("ça veut dire quoi pour l'héritage de mes enfants"... ouais nous aussi ça nous fait plaisir...), ma maman qui perd les pédales ("allô chérie... oui je sais il est 22h... mais tu sais, je voulais te dire... quand tu changeras les couches, surtout tu lui laveras les fesses au savon... pas au lait, surtout pas!"... euh oui, d'accord). 

    - et la sciatique paralysante. Celle qui t'insensibilise la cuisse la nuit et qui te réveille de douleur. Avec le médecin qui te regarde d'un air effondré "Malheureusement, ce sera du Doliprane et rien d'autre... on vous soignera après l'accouchement". En janvier 2015, donc. Cool!

    Voilà, et sinon on se dit que ce se sont de bons signes, si si. 

    Allez, je vous laisse je vais réserver une place en crèche pour la crevette de 17mm qui monte sa cabane. 

     


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  • Premier jour de reprise du travail après les vacances, premier jour au boulot en sachant.

    J'ai passé la journée à serrer mes abdos. Au cas où ça puisse se voir. On ne sait jamais. J'ai des courbatures partout et une vraie raison d'avoir mal au ventre. 

    Ironie de l'histoire, je travaille sur des projets susceptibles de se déclencher l'année prochaine. Un peu plus et j'aurais pu monter sur la table avec un chant guerrier "Je ne serai plus là, je m'en fouuuus!". 

    Il faudrait que je le dise à ma mère.

    Mais tu ne connais pas ma mère. 

    Je l'adore, mais elle a une capacité à passer en mode hors contrôle qui me fait un peu flipper.

    Du genre que le jour où je vais lui dire, elle sera capable de faire sa nuit chez IKEA pour acheter une chambre complète de bébé. 

    Du genre à me préparer mes tupperware de bouffe pour les 6 premiers mois de la naissance, histoire que je ne m'en fasse pas avec ce détail alimentaire. 

    Du genre à venir chez moi avec ses valises pour être là au cas où. 

    Voilà. Ma première journée de travail. Où je n'avais pas du tout envie de travailler. 


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